BASTBERG

En quittant Bouxwiller en direction de Saverne, difficile de ne pas voir la grande croix, haute de 7 mètres, au sommet du Bastberg, dont le nom contracté signifie "la montagne de Saint Sébastien".

Le Bastberg est formé de deux collines, le petit Bastberg où se trouve la croix, culmine à 324 mètres et son sommet est dégarni, et le grand Bastberg, encore appelé Galgenberg, dont le sommet est recouvert d'une végétation luxuriante, et qui lui culmine à 321 mètres seulement..

En parcourant le Batsberg, on emprunte forcément le sentier géologique. Le Batsberg est une colline calcaire, alors que le grès prédomine dans la région. Elle est constituée de calcaires jurassiques enfermant des pétrifications du nom de calcaire oolithique. 

Le petit Bastberg est un site naturel protégé.

Sa faune et sa flore sont de type méditerranéen. On y trouve entre autre des mantes religieuses, ainsi que des oliviers.

Tout au long du sentier géologique sont visibles des chörtens, ces petites constructions situées habituellement près des temples tibétains.

Les sorcières du Bastberg

Le Bastberg jouit d'un très mauvaise réputation. Jadis, à minuit, toutes les sorcières de la région se regroupaient au sommet. Beaucoup, dont la femme de Pierre de Lutzelbourg venaient par balai du Mont St Michel non loin de là. Elles tenaient alors leurs assemblées en mangeant et dansant. Cette réputation perdure, puisque les habitants de la région évitent toujours le sommet du Bastberg après la tombée de la nuit.

Légendes du Bastberg

Un jour, un pauvre instituteur, qui s'était attardé à une fête de village, passa près du Bastberg pour se rendre à Griesbach, le village voisin. Il vit des lumières au sommet de la colline et entendit des airs de danse. Piqué par la curiosité, il monta au sommet pour voir ce qui se passait… et soudain, il se retrouva au milieu des sorcières qui dansaient une ronde échevelée, la robe flottante, le visage déformé par des rires grimaçants. Des tables étaient couvertes de mets succulents et de bouteilles des meilleurs vins. Les sorcières invitèrent l'instituteur à manger et à boire, puis il dut prendre un violon et jouer un air de danse. Il n'osa pas refuser. Sans qu'il s'en rende compte, son jeu devenait toujours plus violent et plus rapide ; la danse tournait comme un tourbillon autour de lui, et les rires des sorcières retentissaient de plus en plus fort.

A l'aube, l'instituteur se réveilla ; il était étendu sur un tas de pierres, les vêtements déchirés, la tête lourde et vide ; tous les os lui faisaient affreusement mal. A ses pieds se trouvait un sabot de cheval. Au lieu de son violon, il tenait par la queue un gros chat noir qui le griffa et le mordit. Tout effrayé il le lâcha ; la bête disparut dans les vignes en crachant ; quant à lui il courut à en perdre le souffle jusqu'à Griesbach.

Une autre fois, un musicien de Gumbrechsthoffen rentrait chez lui, tard dans la nuit; il avait joué à la fête, au " Messti " de Mietesheim. Un beau carrosse arrivait derrière lui ; le cocher l'invita à monter, ce qu'il ne refusa pas. Peu après le carrosse s'arrêta devant un château magnifique. Ses portes étaient grandes ouvertes ; dans une immense salle, étincelant de mille feux, une brillante société célébrait une grande fête.

On reçut le musicien aimablement et on lui demanda de se mettre à côté des violonistes et des fifres. Les danses terminées, on se mit à table, et un souper grandiose fut servi ; tout le monde mangeait dans des assiettes d'argent et buvait dans des coupes en or. La fête se termina ; on proposa au musicien une chambre avec un bon lit. Fatigué et un peu alourdi par le vin, il s'endormit presque aussitôt.

Quand il se réveilla, le lendemain matin, il se trouvait loin de sa chambre, sous le gibet du Bastberg. Il se leva précipitamment ; la tête lui bourdonnait. Il se rappela cependant qu'avant de quitter la salle, il avait mis dans sa poche une coupe en or massif. Il la sentait ; elle était toujours là mais quand il la sorti, c'était un sabot de cheval. Le musicien lui aussi avait été le jouet des sorcières.

Le tilleul de Goethe

Il s'agit d'un tilleul à petites feuilles, haut de 22 mètres et d'une circonférence de 3,70 mètres à hauteur d'homme. Il porte le nom de Goethe, car il a été planté au milieu du XIXème siècle pour commémorer le centième anniversaire de la naissance du poète, né en 1749, ainsi que son passage au Bastberg en 1770;

Dernières nouvelles

Depuis mon passage, la physionomie du Bastberg a malheureusement bien changé. En effet, dans la nuit du 29 au 30 octobre 2010, la base de la croix haute de 7 mètres et en place depuis une cinquantaine d'années, symbole de la colline et de tout le pays de Hanau, a été incendiée par des sorcières d'un nouveau genre. Pour des raisons de sécurité, la croix a dû être abattue. Nouvelle preuve de la bêtise humaine. Pourquoi s'en prendre à un tel symbole qui allait bien au delà du caractère religieux...

Heureusement, la croix vient d'être reconstruite et domine à nouveau le pays de Hanau. Je n'y suis pas retourné récemment, mais j'ai pu la voir de loin...

 

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